Faire preuve de résilience émotionnelle pour transformer ses défis
- dominiqueouryauteu
- 22 déc. 2024
- 10 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 févr.
L’histoire de Camille, fondatrice d'une agence de marketing
Camille était assise dans son bureau, les mains tremblantes et la gorge serrée. Devant elle, un courriel annonçant que l’un de ses plus gros clients mettait fin à leur collaboration. Ce n’était pas la première fois qu’elle perdait un client, mais cette fois, cela lui parut insurmontable.
« Est-ce que je suis vraiment faite pour être entrepreneure ? » pensa-t-elle, les larmes aux yeux. Depuis qu’elle avait fondé son agence de marketing numérique innovante, il y avait cinq ans, Camille avait connu des hauts et des bas. Mais récemment, les défis s’étaient accumulés : des délais serrés, des désaccords dans son équipe, et des critiques de la part de clients mécontents. Elle se sentait dépassée, émotionnellement et physiquement.
Ce soir-là, après avoir éteint son ordinateur, elle s’effondra sur le canapé de son salon, épuisée. Elle savait qu’elle ne pouvait pas continuer ainsi. La pression constante affectait non seulement son entreprise, mais aussi sa santé mentale et ses relations personnelles.
C’est alors qu’elle se rappela une conférence à laquelle elle avait assisté quelques mois plus tôt. Le conférencier, un psychologue spécialisé en bien-être au travail, avait parlé de résilience émotionnelle : la capacité à gérer les émotions face aux épreuves, à rebondir et même à grandir à travers les difficultés. Ces mots lui revinrent en mémoire comme une bouée de sauvetage.
Le déclic pour le changement
Le lendemain matin, Camille se réveilla avec une résolution claire : elle allait travailler sur elle-même, non pas pour éviter les difficultés, mais pour mieux les affronter.
Elle prit rendez-vous avec Lisa, une coach habituée de travailler avec des entrepreneurs. Lors de leur première séance, Lisa, lui posa une question simple : « Que ressentez-vous en ce moment ? »
Camille fut prise au dépourvu. Elle avait l’habitude de parler de ses objectifs, de ses stratégies ou de ses problèmes opérationnels, mais rarement de ses émotions. Après une pause, elle répondit :
« Je ressens de la colère envers moi-même pour ne pas avoir anticipé la rupture avec ce client. Je ressens aussi de la peur... peur d’échouer, peur de décevoir mon équipe. »
Lisa, au fil de leur discussion, lui fit prendre conscience que la résilience émotionnelle commence par reconnaître et accepter ce qu'on ressent, sans jugement. Que les émotions ne sont ni bonnes ni mauvaises. Qu'elles sont des signaux. »
Cette idée d’accepter ses émotions au lieu de les fuir marqua un tournant pour Camille. Elle comprit que pour être une leader résiliante, elle devait d’abord devenir émotionnellement consciente.
Apprendre à accueillir ses émotions
Lisa donna un exercice simple à Camille : tenir un journal émotionnel. Chaque soir, Camille devait écrire ce qu’elle avait ressenti dans la journée, les événements qui avaient déclenché ces émotions et comment elle y avait réagi.
Les premiers jours, cet exercice fut difficile. Camille réalisa qu’elle avait tendance à éviter ses émotions en se plongeant dans le travail ou en scrollant sans fin sur son téléphone. Mais au fil des semaines, elle remarqua des schémas récurrents :
Lorsqu’un client demandait une révision majeure d’un projet, elle se sentait frustrée, mais cachait son émotion derrière un sourire.
Après une longue journée, elle se sentait épuisée, mais culpabilisait à l’idée de se reposer.
En notant ces émotions, elle apprit à les accueillir au lieu de les ignorer. Elle réalisa aussi que ses émotions étaient des indicateurs précieux de ses besoins non satisfaits.
Transformer l’imprévu en opportunité
Un mois plus tard, Camille fit face à un nouvel imprévu : une collaboratrice clé annonça qu’elle quittait l’entreprise pour explorer de nouvelles opportunités. La nouvelle provoqua une onde de choc dans l’équipe.
Au lieu de se laisser submerger par la panique, Camille appliqua ce qu’elle avait appris. Elle prit une grande inspiration et se concentra sur les faits. Elle accepta que le départ de sa collaboratrice était hors de son contrôle, mais réalisa qu’elle pouvait transformer cette situation en opportunité.
Elle réorganisa les rôles dans l’équipe pour distribuer les responsabilités de manière plus équilibrée. Elle profita également de cette transition pour inviter son équipe à une réunion de réflexion sur leurs objectifs communs. Lors de cette réunion, elle partagea ses propres apprentissages sur la résilience et encouragea chacun à exprimer ses besoins.
Ce moment renforça l’esprit d’équipe et permit à Camille de voir les imprévus non plus comme des menaces, mais comme des occasions de croissance.
Le rôle de l’optimisme réaliste
Au cours de ses séances avec Lisa, Camille apprit un autre pilier essentiel de la résilience émotionnelle : l’optimisme réaliste.
Lisa lui expliqua que l’optimisme réaliste consiste à reconnaître les défis sans les minimiser, tout en gardant la conviction qu’une solution existe. Ce n’est pas ignorer les problèmes, mais choisir de se concentrer sur ce qu'il est possible de contrôler.
Camille intégra cette philosophie dans sa vie quotidienne. Lorsqu’un client rejeta une proposition de campagne marketing, elle ne se laissa pas envahir par le doute. Elle réévalua la situation objectivement et mobilisa son équipe pour proposer une solution alternative.
À la demande de sa coach, elle utilisa également un journal de gratitude, notant chaque soir trois aspects positifs de sa journée. Cela pouvait être des choses simples, comme un compliment d’un collègue ou une bonne tasse de café. Cette pratique l’aida à maintenir une perspective positive, même dans les moments difficiles.
Bâtir un réseau de soutien
Camille comprit aussi que la résilience émotionnelle n’était pas un travail à faire seule. Elle avait toujours pensé que demander de l’aide était un signe de faiblesse, mais Lisa lui montra que c’était, au contraire, un acte de courage.
Elle commença à partager ses défis avec ses amis proches et avec son équipe. Elle réalisa que parler de ses émotions ne la rendait pas moins professionnelle, mais renforçait au contraire les liens avec les personnes qui l’entouraient.
Lors d’un dîner avec une amie, elle confia : « J’ai toujours cru que je devais tout gérer seule, mais je vois maintenant que m’appuyer sur les autres me rend plus solide et confiante. »
L’impact durable de la résilience émotionnelle
Six mois après avoir commencé ce travail sur elle-même, Camille se sentit transformée. Elle n’était pas devenue invincible – elle ressentait encore du stress et des doutes – mais elle avait appris à les gérer avec bienveillance et confiance.
Un jour, elle fut invitée à parler de son expérience lors d’un événement sur le leadership féminin. Devant un auditoire captivé, globalement, elle partagea ceci : La résilience émotionnelle, ce n’est pas ignorer ses émotions ou faire semblant d’être forte. C’est accepter sa vulnérabilité, apprendre de ses épreuves et avancer avec authenticité.
À la fin de son discours, une participante lui demanda : « Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui se sent submergé par les défis ? » Camille répondit avec un sourire : « Commencez par écouter vos émotions, elles sont vos meilleures alliées et faites-vous accompagner. »
Deux questions pour les entrepreneurs
Quelles sont vos réactions habituelles face aux défis ou aux échecs ? Sont-elles adaptées pour cultiver votre bien-être à long terme ?
Qui sont les personnes ou ressources dans votre vie sur lesquelles vous pouvez compter pour obtenir du soutien en période de difficulté ?
Deux exercices pratiques
Journal émotionnel quotidien
Chaque soir, prenez 5 à 10 minutes pour noter vos émotions principales de la journée. Posez-vous les questions suivantes :
Qu’est-ce que j’ai ressenti aujourd’hui ?
Quel événement a déclenché cette émotion ?
Comment pourrais-je mieux réagir à cette émotion à l’avenir ?